vendredi 11 octobre 2013

Une histoire de chaise.

« A character arrives at work to find her chair missing. What happened to it ? »


Un personnage arrive au travail 
et voit que sa chaise est manquante. 
Que lui est-il arrivé ?






« Narcisse ? »

« Mhmmm ? » La réponse respirait la lassitude et l’ennui, mais Cookie continua quand même.

« Où est ma chaise ? » Narcisse soupira et se retourna dans sa chaise parfaite, elle qui ne s’est jamais brisé, elle qui n’a jamais émit le moindre son signalant son âge avancé, elle qui n’a jamais disparu sans prévenir. « Ta chaise ? » Narcisse était le genre de personnage qui portait très bien son nom et qui était, accessoirement, très beau. Des cheveux foncés, des yeux clairs et une peau matte, tout pour faire rêver sous un sourire charmeur et un caractère mystérieux. Enfin, sauf Cookie. Elle n’avait pas le temps de fantasmer. 

« Oui, ma chaise, celle qui me sert de support lorsque je souhaite travailler à mon bureau. » Cookie se mordilla les lèvres. Ce n’était jamais drôle d’être la nouvelle dans une entreprise, surtout avec des collègues comme ceux qu’elle avait : Narcisse, Simba qui passait son temps à crier sur tout le monde et se prendre pour le grand patron, Cannelle qui était probablement la fille la plus niaise et adorable qui puisse exister sur la surface de la planète … Comment trouver sa place là dedans ?

« Ah, cette chaise. Elle n’est pas là. »

« Oui, ça je peux le constater toute seule, merci. » Sous le regard importuné de Narcisse, Cookie déposa ses affaires brusquement sur son bureau, ce qui fit voler plusieurs feuilles libres. Elle resta debout sans bouger à suivre ces feuilles des yeux, flottant jusqu’au sol de l’entreprise avant de lâcher un fort soupir. Elle était agacée ce vendredi matin, mais elle n’y avait pas droit, pas un vendredi. C’était une journée de repos, de calme … « Narcisse ! » En se baissant pour attraper les feuilles qui ne voulaient plus quitter le sol, Cookie sentit le regard perçant de son collègue lui scruter le derrière. Lorsqu’elle se retourna pour lui faire face, Narcisse leva un sourcil et un sourire narquois se dessina sur son visage. « Je vais chercher ma chaise, je peux te confier mes affaires ? »

« Bien sûr. » Après cette confirmation (et après avoir quand même rangé ses affaires afin de savoir exactement s’il tentait de fouiller quoi que ce soit), Cookie prit son départ pour rechercher sa chaise manquante. Son premier arrêt dans l’aventure fut le bureau de Simba. Il n’était pas là. Elle se mordilla de nouveau les lèvres et voulu l’appeler quand Cannelle surgit de nul part. « Coucou Cookie ! »

« Bonjour Cannelle. T’as vu ma chaise, par hasard ? » Cannelle avait les yeux verts, une peau très blanche et des tâches de rousseur pour accompagner ses cheveux rouge feu. Son air niais pouvait être ressenti par n’importe quel personnage qui pouvait croiser son chemin, et son grand sourire adorable pouvait lui avoir ce qu’elle voulait en un clin d’œil. Personne ne disait non à Cannelle. Parfois, Cookie se demandait si elle était réellement débile ou si elle jouait de ses airs pour obtenir ce dont elle avait envie.

« Oui, je l’ai vue ! Mais je pensais que tu le savais. »

« Que je savais quoi ? »

« Oh, rien. Simba m’a dit que t’étais au courant, demandes-lui pour ta chaise. » Sur ces dernières paroles, Cannelle s’enfuit en sautillant et en chantonnant. Cookie avait envie de l’attraper par sa chevelure en feu sous risque de se brûler les doigts rien que pour la frapper. Cette fille avait besoin qu’on lui apprenne ce qu’était réellement la vie.

Toujours devant le bureau de Simba, Cookie le chercha du regard. Tout était silencieux dans la boîte, quand d’un coup elle se rappela que le grand patron avait pris ses vacances cette semaine. C’est alors qu’elle se dirigea vers le bureau de ce dernier, poussa la porte et trouva son collègue, Simba, debout sur une chaise. Il était en train d’accrocher des posters, mais ce n’était pas sa chaise. « Simba, où est ma chaise ? J’en ai besoin pour travailler. » Simba, qui ne l’avait pas entendu, se retourna en sursaut et perdit l’équilibre. Il tenta de se rattraper sur quelque chose, mais il n’y avait rien pour l’aider à éviter sa chute. En s’écrasant sur le sol sans aucune retenue, Simba cria après Cookie. « T’es complètement folle ! » 

« Je suis désolée, je pensais que tu m’avais entendu ! »

« Visiblement ce n’était pas le cas ! Sors de mon bureau ! »

« Mais – »

« Sors ! » Son cri poussa Cookie à quitter la pièce et à se précipiter vers son bureau. Lorsqu’elle arriva au niveau du bureau de Narcisse, elle s’arrêta net. À son bureau était installée, en toute tranquillité, sa chaise. Dessus étaient accrochés deux ballons, un vert et un bleu. Les mots « Joyeux » et « Anniversaire » étaient imprimés sur les ballons, et sur la chaise était déposé un objet enveloppé : un cadeau. Narcisse était debout et souriant à côté du ballon « Joyeux », et Cannelle était de l’autre côté de la chaise, un gâteau dans les mains.

« Désolé du retard, j’ai été distrait … » Cookie se retourna et Simba lui donna une enveloppe. À l’intérieur se trouvait une carte d’anniversaire. Elle s’avança vers ses collègues et secoua la tête.

« Je ne sais pas quoi vous dire … »

« ‘Merci’ serait un bon début. » Narcisse proposa, et Cannelle fit signe que oui, ce serait une bonne idée.

« Mais … »

« Il n’y a pas de ‘mais’, profite ! »


« … aujourd’hui n’est pas mon anniversaire. »


mercredi 2 octobre 2013

Ma vie banale.

« Write about a less-than-remarkable aspect of your life. »


Écrivez sur un aspect 
‘moins-que-remarquable’ 
de votre vie.




Prendre une douche est sûrement l’une des activités les plus banales dans ma vie d’étudiante (je précise « d’étudiante » parce que j’en ai envie). Et pourtant, prendre une douche est tout un processus à suivre. C’est comme si l’eau qui coulait offrait une cascade d’idées nouvelles, frappant contre ma tête en espérant qu’une d’entre elles puisse entrer dans mon crâne et me donner l’inspiration pour continuer à écrire. Parfois, ça vient en morceaux sur plusieurs jours (parce que c’est une douche par jour chez moi), et ça me prend souvent un moment avant de faire le rapprochement entre les idées. C’est ainsi que j’écris, généralement juste après ma douche (ou alors juste après le réveil lorsque je me souviens d’un rêve).

Si ce ne sont pas de nouvelles inspirations pour mon écriture qui viennent à moi lors de cet instant d’intimité dans ma vie, ce sont alors des réflexions sur ma vie actuelle. 99% du temps, c’est souvent « mais qu’est-ce que je suis en train de faire de ma vie », parce que, malgré des études supérieures après avoir obtenu mon baccalauréat (sans mention, mais ça c’est un secret) c’est bien joli, mais suis-je vraiment sûre de moi ? Et puis d’où on demande à des adolescents de suivre un chemin précis juste après leur diplôme lycéen pour tracer l’histoire de sa vie ? En tout cas, sans mes douches quotidiennes, je n’y penserai pas. Et je n’y pense souvent plus en sortant de la douche, parce que lorsque je m’enveloppe dans ma serviette douce, c’est le miroir qui capte mon attention.

La première pulsion est généralement de faire un dessin. Mon dessin habituel est un simple « smiley » qui tire la langue. Pourquoi ? Parce que la vie est courte les enfants, alors arrêtez de réfléchir et ne la prenez pas au sérieux (enfin, ayez un minimum de bonne conscience quand même). Mais après j’ai toujours envie d’essayer de faire un beau dessin qui illustre mes pensées, mes rêves de la nuit passée ou alors ma rêverie du moment, sauf qu’en tentant de faire cela, je me souviens que je ne sais pas dessiner. Alors souvent je rends mon illustration encore plus ridicule que ça ne devait l’être avant de l’effacer complètement.


Généralement, après tout ça, je regarde l’heure et je me rends compte que je suis en retard. Mais les événements qui suivent sont pour une autre fois.