mercredi 27 novembre 2013

Licornes et Zombies.

« When I first told my family about _______, they didn’t believe me. »


Lorsque j’ai parlé à ma famille de _____ 
pour la première fois, 
ils ne m’ont pas cru.






Je ne devrais pas en parler, mais j’ai besoin de l’avouer à quelqu’un. Autant vous le dire à vous, vu que vous êtes une invention sortie tout droit de ma cervelle. Je ne sais pas trop comment l’annoncer alors je vais le dire tout simplement sans rajouter de chi chis : mes parents sont des zombies. J’ai été aussi choquée que vous le jour où je l’ai découvert, ou alors vous êtes aussi choqués que moi car vous sortez de mon imaginaire, mais dans tous les cas, je comprends votre réaction. Comment je l’ai appris ? Bien, c’est très simple. Je suis sortie un matin pour boire avec mes amis, comme je le fais d’habitude. Une bouteille de Vodka à la main, ma bouteille de jus d’orange planquée dans mon sac, je suis partie au trot rejoindre mes amis près d’un parc pour enfants. Ce genre d’endroit me fait vraiment trop peur de jour, mais mes amis ont insisté. Alors nous y sommes allés.

Une fois tous arrivés à destination, nous avons démarré notre petite fête. Notre plus grande peur n’était pas de croiser des humains, mais surtout de croiser le Roi. Il déteste les adolescents et mange les enfants au dîner, c’est pour vous dire ! Mais après plusieurs verres de jus d’orange, c’était terminé pour nous. Je pense même que nous sommes partis en laissant des cadavres derrière nous (Jack et Jill se sentaient malades, nous avons découvert le lendemain qu’ils étaient, en réalité, décédé, et c’est dommage car je les aimais bien).

En rentrant, nous avons emprunté la Route du Bonheur, une route toujours ensoleillée qui fout la trouille de toute une vie. Je n’ai jamais compris comment les humains pouvaient tant aimer cette route où le soleil brûle la peau et les oiseaux chantent et des lapins se promènent sans peur. Dans tous les cas, c’est à ce moment-là que nous l’avions vu : une licorne. Elle était belle et bien réelle, cette licorne ! On aurait dit un cheval, mais elle était blanche presque aveuglante (je ne sais pas si c’était le soleil ou le fait que j’étais un peu alcoolisée). Lorsqu’elle marchait, des papillons émergeaient du sol pour s’envoler dans les airs et de l’herbe fraîche et bien verte couvrait le chemin qu’elle avait emprunté. Sur son front, la corne de la licorne, aussi blanche qu’elle.

Ça aurait été super de rester là à la contempler, mais elle nous a vu. Je n’ai jamais couru aussi vite de toute ma vie, mais on l’entendait nous galoper après. Mon ami Croutard s’est fait transpercé de sa corne, d’ailleurs, je crois que c’est comme ça que nous l’avons perdu dans la course. Mais pour ce qui était du reste de la bande, nous sommes arrivés à l’intérieur de la Forêt Noire avant que la licorne n’ait parvenu à en empaler un autre. Dans tous les cas, elle n’allait pas nous suivre dans notre élément, cette forêt dense, obscure et humide. Il fallait absolument que je raconte cette aventure à mes parents, même si je risquais d’être punie !

Mais lorsque j’ai parlé à ma famille de cette licorne pour la première fois, ils ne m’ont pas cru. Et en plus, j’ai découvert mes parents en train de manger en plein après-midi (alors qu’ils me disent toujours que grignoter pendant la journée, c’est mal !) au lieu d’être en train de dormir. C’était de la cervelle humaine, et ils n’avaient pas l’air très frais …


Bref, mes parents sont des zombies, et moi, j’ai vu une licorne pour la première fois de ma vie (j’ai hâte d’en rencontrer d’autres !).


dimanche 24 novembre 2013

Cour de récré.


« What is the opposite of a kiss ? What is the opposite of green ? What is the opposite of a train ? What is the opposite of cake ? What is the opposite of a fence ?

Now, use both the thing and its opposite in a story, poem or essay. »


L’opposé d’un baiser est une claque.
L’opposé du vert est marron.
L’opposé d’un train est une tortue.
L’opposé d’un gâteau est un poulet.
L’opposé d’une barrière est l’horizon.

Maintenant, utilisez chaque chose et son opposé dans une histoire, un poème ou une dissertation.






Elle danse sur des barrières marron clair,
Créant un contraste face à l’herbe bien verte,
Son ombre sur l’horizon qui ne cesse de bouger,
Claquant chaque personne qui ose la regarder.

Cette fille complètement insouciante
Lance des baisers dans le vent,
Qui partent à la vitesse d’un train vers ses amis,
Qui traînent à l’allure d’une tortue vers ses ennemis.

Mais lorsqu’on lui apporte un gâteau bien savoureux,
Elle descend de son obstruction pour s’approcher d’eux,
Ignorant la jacasserie des poules qui l’entoure,
Avant de trébucher sur son lacet en plein milieu de la cour.


samedi 2 novembre 2013

Si t'étais une feuille.

Image d'arbres 
en double page.



L’automne.
Allons ensemble à l’enterrement d’une feuille morte.
Ne t’en fais pas, ce n’est pas la seule victime de ce sort.
Surtout, n’oublie pas ton parapluie !
Et lorsqu’on arrive, soit de toute ouïe.

À cet enterrement il y aura sa mère,
Femme qui ne pleure pas, tellement elle est fière,
Contrairement au ciel qui verse toutes ses larmes
Sur ce petit déchet, qui aurait dû être en flammes.

L’hiver.
Allons ensemble sur la tombe d’un fantôme farceur,
Ce fantôme qui n’est rien de plus qu’un petit joueur.
Il revient sans arrêt embêter une femme,
Ma vieille, ma pauvre, elle qui se blâme

De ce qui est arrivé,
Un jour dans le passé,
À une pauvre petite feuille
Qui a mis le monde en deuil.

Le printemps.
Allons ensemble chez le Chat du Cheshire,
Dans une rue, la rue du souvenir,
Pour travailler nos pitoyables mémoires
Qui, elles, sont devenues blasphématoires.

C’est avec un minimum de chance,
Et un chouya de clairvoyance,
Que nous allons trouver le cercueil
De notre, bien aimée, feuille.

L’été.
Allons ensemble, à la plage, dans les rues,
Là où nos folies semblent moins crues,
Là où les chiens n’aboient que la nuit,
Et là où les amoureux, eux, s’enfuient.

Je veux faire ça pour ne plus regretter,
Ne plus s’embêter et ne plus s’entêter.
Pour ne plus penser à notre feuille bien aimée
Qui, l'automne dernier, nous a quittés.