samedi 2 novembre 2013

Si t'étais une feuille.

Image d'arbres 
en double page.



L’automne.
Allons ensemble à l’enterrement d’une feuille morte.
Ne t’en fais pas, ce n’est pas la seule victime de ce sort.
Surtout, n’oublie pas ton parapluie !
Et lorsqu’on arrive, soit de toute ouïe.

À cet enterrement il y aura sa mère,
Femme qui ne pleure pas, tellement elle est fière,
Contrairement au ciel qui verse toutes ses larmes
Sur ce petit déchet, qui aurait dû être en flammes.

L’hiver.
Allons ensemble sur la tombe d’un fantôme farceur,
Ce fantôme qui n’est rien de plus qu’un petit joueur.
Il revient sans arrêt embêter une femme,
Ma vieille, ma pauvre, elle qui se blâme

De ce qui est arrivé,
Un jour dans le passé,
À une pauvre petite feuille
Qui a mis le monde en deuil.

Le printemps.
Allons ensemble chez le Chat du Cheshire,
Dans une rue, la rue du souvenir,
Pour travailler nos pitoyables mémoires
Qui, elles, sont devenues blasphématoires.

C’est avec un minimum de chance,
Et un chouya de clairvoyance,
Que nous allons trouver le cercueil
De notre, bien aimée, feuille.

L’été.
Allons ensemble, à la plage, dans les rues,
Là où nos folies semblent moins crues,
Là où les chiens n’aboient que la nuit,
Et là où les amoureux, eux, s’enfuient.

Je veux faire ça pour ne plus regretter,
Ne plus s’embêter et ne plus s’entêter.
Pour ne plus penser à notre feuille bien aimée
Qui, l'automne dernier, nous a quittés.


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