mercredi 1 janvier 2014

Vacant.

« Make your characters more than they are. If you’re going to jump, jump off a cliff, not a chair … »

Rendez vos personnages plus grands qu’ils ne le sont. 
Si vous voulez sauter,
sautez d’une falaise, 
pas d'une chaise …





Pour mieux apprécier le monde qui l’entourait, il avait décidé que la meilleure chose était de s’asseoir au sommet d’un immeuble et de contempler tout ce qu’il y avait autour de lui. Avec les pieds dans le vide, tout pouvait lui traverser l’esprit. En prenant cette pause dans sa vie, il pouvait penser à la vie qui s’était créée autour de l’Homme, et comment elle a évolué. Tout était devenu de plus en plus rapide. L’être humain est passé des chariots aux voitures, un passant ne prenait plus le temps de manger et ne pense plus qu’à travailler. Lorsque toutes ces âmes diverses et variées marchaient en ville, c’était toujours d’un pas rapide, précis, avec un but en tête. Il fallait sortir de l’ordinaire pour se faire remarquer parmi les autres. Une simple, minuscule perturbation pouvait faire basculer la journée d’une personne. 

Il suffisait d’un accident de voiture pour que tout le monde s’arrête. Les gens, curieux par nature, veulent savoir ce qu’il s’est passé, et comment cela s’est produit. S’il y a des blessés, ou même des morts. L’ambulance arrivera, à temps pour sauver des vies ou non, impossible de le savoir pour l’instant. La police va tenter de gérer la situation, de renvoyer les gens chez eux, de leur dire qu’il n’y a « rien à voir ici », alors que si. La fin d’une vie est à voir, ici. C’est à cause de cette vie trop rapide que les accidents se produisent. Si tout le monde prenait son temps pour réfléchir, et penser aux alternatives, il y aurait peut-être moins d’accidents. Au sommet de l’immeuble, il remarquait ces choses-là.

En fermant les yeux, il pouvait toujours penser à autre chose, plus personnelle. Il pouvait retomber en enfance, s’imaginer sur une balançoire, ou en train de jouer sur la plage. Là où tout était presque parfait, où les adultes passaient leur temps à surveiller, où il prenait le temps de se poser et de regarder le soleil se noyer dans l’océan. Les rires, les pleurs, mais surtout, les petits soucis. Rien ne pouvait l’atteindre à un si jeune âge car il n’était conscient de rien qui pourrait être considéré comme quelque chose de « sérieux ». Tout ce qui était important, papa et maman s’en occupaient. Tout ce qu’il avait à faire était de réclamer à manger, dormir et s’amuser.

Ensuite, ses pensées peuvent dériver, partir vers un autre amour, différent de celui de la famille. Une personne en particulier va prendre sa place dans toutes ses pensées, une personne pour qui il serait capable de tout faire. Juste cette idée qu’une personne sur Terre pourrait représenter tout pour lui était incroyable. Mais elle n’était plus là. Il était prêt à tout pour ne plus être seul. Pour ne jamais être seul. Pour garder au moins une personne à ses côtés pour l’éternité. Même si parfois, il s’était trompé de personne, il continuait ses recherches, car c’était une chose dont il avait réellement besoin.

Ne plus être seul ... 

Mais il pensait à autre chose, aussi, sur cet immeuble. Comme le fait d’être aussi proche du ciel, comme si, en se levant, il pouvait frôler les nuages du bout de ses doigts. En voyant un avion passer, il se dit que les Hommes ne voulaient qu’une seule chose : copier Dame Nature dans sa création de l’oiseau, afin de pouvoir voyager également. Découvrir de nouvelles choses. C’est la liberté, une liberté crée par l’homme grâce à sa détermination, sa volonté, sa curiosité.

... Voler.



Tout s’arrêta pour accueillir le bruit sourd du corps qui rencontra le béton. Une voiture, son conducteur paniqué, dérive de sa route pour venir en percuter une autre. Quelqu’un appelle les urgences lorsque d’autres passent rapidement pour éviter les ennuis. Une femme tire sur la main de son fils pour l’emmener loin de la scène lorsqu’un homme se précipite sur la scène de voitures pour voir s’il n’y a pas besoin de sa présence.


Pendant ce temps, le sang du cadavre coulait lentement mais sûrement afin de couvrir  de plus en plus la route, attirant l’attention sur un fait tragique de la vie. Mais si l’on prenait le temps de s’arrêter et de s’accroupir devant cet homme perdu, l’on pourrait distinguer l’ombre d’un sourire sur son visage.

1 commentaire:

  1. Saisissant OO
    Juste fout ce frisson et cette puissance que tu dégages dans chaque textes, chaque lignes. Encore un grand bravo, tes textes sont un régal et toujours une découverte (voir même un leçon de vie)

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