vendredi 28 mars 2014

Crash, crash, burn

Write about how you learned to drive.

Écrivez sur la façon 
dont vous avez appris 
à conduire.




Je n’ai jamais voulu passer mon permis de conduire car j’avais peur. Je n’ai aucune notion des distances, et très franchement, contrôler une machine telle qu’une voiture ne me faisait pas envie. Mais un jour, un ami s’est arrêté au bord d’une route en plein milieu des champs dans le 77. Il a tout éteint, puis il s’est tourné vers moi, grand sourire sur les lèvres, et il m’a dit : « Tu veux conduire, Cha ? »

Sur le coup, j’ai ris. Après, je me suis rendue compte qu’il était sérieux. Du coup, après un bon moment d’hésitation, j’ai haussé les épaules. Pourquoi pas, après tout. Il fallait bien que j’apprenne à conduire un jour ou l’autre. Du coup, le changement de places s’est effectué, et il m’a expliqué pour les pédales, les vitesses, le tout. Et j’ai fait démarré, et j’ai calé. Puis j’ai redémarré, j’ai fait le tour d’une ferme, puis j’ai rapidement éteint la bagnole pour laisser mon ami reprendre la place de conducteur. Ça m’avait angoissé.

Quelques mois plus tard, l’idée de conduire me trottait dans la tête. Puis, un soir, avec une amie (toujours dans le 77), nous sommes sorties en voiture. Et j’ai osé lui demander : « Je pourrais peut-être essayer de conduire...? » Elle était contente de me laisser essayer ! On s’est arrêté dans une petite rue avec très peu de circulation, et on a fait l’échange de places. J’ai démarré, et j’ai calé. Puis j’ai redémarré et j’ai pu avancer tout au long de la rue. C’était moins stressant que la dernière fois, mais j’étais tout de même ravie de rendre le véhicule à son propriétaire au bout de 500 mètres parcourus.

Et voici que quelques mois plus tard, au mois de Septembre 2013 (pour être précis), je suis allée aux Etats-Unis, rendre visite à mes parents. On en avait parlé depuis un moment avec ma maman, et la décision avait été prise : je passerai mon permis en Californie, au cours de ce séjour. Ça me stressait (ça ne sert à rien de se mentir) mais en même temps, je me sentais prête à enfin conduire une voiture.

J’ai appris à conduire sur un Mini. Elle était géniale, et en plus, aux USA, les voitures sont automatiques. Au bout de trois leçons de deux heures, je savais à peu près bien gérer ma conduite avec un Mini, et j’étais plutôt fière de moi. Mais c’est là où maman m’annonce : « Mais tu vas passer le permis avec ma voiture, chérie ! » Ah. Elle voulait dire sa Ford hybride, blanche, magnifique. Il ne fallait pas que je rate ma conduite.

Mais j’ai passé mon permis avec sa voiture, et l’instructeur était même français. J’ai bien géré et j’ai eu mon permis (après avoir passé mon code, bien évidemment). Donc je peux conduire, presque entièrement en confiance, en Californie. Sur des automatiques.



Me reste plus qu’à passer mon permis français…


mardi 11 mars 2014

Il était une fois

« Write the following in the voice of a fifty-two-year-old man : ‘I could have avoided all that trouble if only I had remembered to … »

Ecrivez ce qui suit 
dans l’esprit d’un homme de cinquante-deux ans : 
‘J’aurais pu éviter tous ces problèmes 
si j’avais pensé à …’





« J’aurais pu éviter tous ces problèmes si j’avais pensé à dormir. Lorsqu’on est fatigué, ce n’est pas facile de savoir quand est bon moment pour un sourire, et quand il serait mieux de le retenir. Sourire à l’enterrement de ma grand-mère lorsque j’étais adolescent était une mauvaise idée, par exemple. Mais j’étais nerveux, je ne savais pas trop comment réagir, donc j’ai réagi nerveusement.

C’est la même chose pour les gestes, et j’aurais jamais dû lui caresser la joue avant son départ. Elle est tombée amoureuse, vous savez. Elle m’a prise pour un mec sentimental. Elle a voulu que je lui envoie une bouée de sauvetage, que je l’aide à remonter la pente. Mais elle n’était qu’un plan à mes yeux.

Tant qu’elle restera en vie, mon sommeil sera troublé. Ça, c’est sûr. Je ne pourrais jamais dormir tranquillement, je l’ai trop fait souffrir au cours de ma vie. Elle est devenue limite psychopathe, parfois je la re-croise et c’est toujours gênant. Si je le pouvais, je troquerais mes erreurs contre un peu de sommeil, Dieu sait que j’en ai besoin. Mon corps est complètement décédé, je ferais mieux de me tuer en voiture et de faire don de mes organes. Ils fonctionnent encore, elle ne les a pas encore défoncés. De toute manière, elle ne pourra jamais voler comme moi je le fais, et puis elle ne pourra jamais s’incruster dans ma tombe.

Mais je l’ai quand même sauvée, l’année dernière. Cette psychopathe. Je lui ai littéralement envoyé une bouée de sauvetage, elle était en train de se noyer. Elle m’a suivie en escapade de pêche alors qu’elle ne savait pas nager. Je l’ai fait monter sur mon petit bateau et à l’instant où son corps a atterri à mes pieds, j’avais envie qu’il coule. Aujourd’hui, mes enfants, nous sommes mariés. Mais j’ai appris à aimer votre mère au fil des jours, et aujourd’hui, elle va bien mieux.


Maintenant, mettez vos chaussures, on va lui rendre visite à l’HP. »