samedi 28 septembre 2013

Naïve.

«  People at the bitter end of any continuum invite trouble. Begin with an extreme and see what happens. »


Les personnes à la fin amère 
de tout ensemble 
sont sujets de problèmes. 
Commencez avec un extrême 
et voyez ce qui peut se passer.






C’est après que le premier flocon de neige soit tombé jusqu’au sol pour se faire écraser par nos bottes crasseuses que nous nous disons enfin : il n’y aura plus d’insectes avant le printemps. Mais la petite fille qui s’est perdue dans les bois, elle, voit les choses différemment. En sautillant dans une direction quelconque en s’assurant que c’est la bonne, elle aperçoit une petite tache rouge sur un arbre. En s’approchant, la tache s’envole : c’est un papillon. Riant de bon cœur, la petite fille lui cours après, manquant de peu les arbres et en se rattrapant au dernier moment lorsqu’elle trébuche. 

Le petit papillon l’emmène de plus en plus loin dans la forêt, mais la petite fille ne fait pas attention à ça. Elle glousse de bonheur, elle a même commencé une petite chanson pour le papillon. Mais il ne fait pas attention à elle, il continue son chemin, en recherche d’une petite fleur qui pourrait lui apporter le peu dont il a besoin.

La voix de la petite fille sonne en écho sur les arbres, réveillant une bête sombre qui ronfle au fond des bois. Un œil jaune s’ouvre, puis l’autre. Ses oreilles tournent pour mieux capter l’emplacement du chant, et la bête lâche un soupir qui fit voler des flocons de neige tout autour de son museau. Il se lève, lâchant un grognement avant de tourner la tête vers le soleil, qui lui se couchait pour ne pas devenir témoin de la scène qui devait se produire.

Le petit papillon trouve enfin sa fleur, et se pose dessus. La petite fille s’accroupit à quelques mètres de lui, l’étudiant comme les enfants étudient le monde & ses mystères. Cette fleur, d’où vient-elle ? Et le papillon ? Elle n’en sait rien, mais elle a hâte de raconter l’histoire à ses parents.

L’odeur lui envahit la tête, le loup s’allonge à quelques mètres de la fille. Il la contemple pendant un moment, se demandant comment elle pouvait être aussi stupide que de croire à un papillon en plein hiver. La forêt n’était pas son amie, mais elle était loin d’être son ennemie. Elle l’aidait en ce grand temps de famine. Il remercie silencieusement la forêt de lui avoir offert ce repas, et sauta sur la gamine juste au moment où le soleil s’est réfugié derrière l’horizon.

Un cri, un seul, secoua la forêt entière, arrêtant les villageois dans leurs pas. Mais pas pour longtemps, ils avaient l’habitude, en hiver, d’entendre de temps en temps des cris venant des bois. Demain, une famille sera en deuil, mais la vie continue.

La nuit tombe. Ah oui, la nuit ... Il y a une heure environ après nous avoir versé sans faiblir des torrents de lumière, le ciel s’est mis à perdre son éclat, toujours un peu plus ... jusqu’à ce que vlan ! Fini ! Il ne bouge plus ! Mais, derrière ce voile de douceur et de calme, la nuit galope et viendra se jeter sur nous au moment où nous nous y attendrons le moins.

C’est comme ça que ça ce passe sur cette putain de terre.


1 commentaire:

  1. Wouh, première lecture, premier coup de coeur !
    Bravo a toi, j'ai beaucoup aimé, style bien à toi. Et cette dernière phrase *-*
    Vivement les prochains, merci de nous partager une partie de ton univers, c'est une superbe idée ce blog :)

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