jeudi 26 septembre 2013

Silence.

« Write about a noise – or a silence – that won’t go away. »


Ecrivez sur un bruit
- ou un silence -
qui ne veut pas partir.




C’est dans la forêt que tous les bruits sont muets.



La neige tombait tout autour des arbres morts en gros flocons, couvrant le sol entièrement. Les branches des arbres étaient pliées sous le poids de la neige, et de temps en temps, une branche abandonnait et laissait glisser toute la neige par terre. Cette merveille assourdissait tous les bruits imaginables et rendait cette forêt encore plus enchantée. Le blanc du sol se mêlait avec le ciel, et si quelque âme malheureuse osait s’aventurer là, elle serait vite dévorée par le froid, la peur et la solitude. Si on ne connaissait pas la forêt par cœur, on s’y perdait.

Un bruit étouffé traversa la forêt. Un cerf, qui dégageait la neige à des endroits pour y trouver quelques brins d’herbe, leva la tête, vit une silhouette, et s’enfuit. La forme se distingua et se présenta comme humain. Une humaine. Elle était couverte de la tête aux pieds, les mains enfoncées dans ses poches, ses bottes à fourrure plongées dans la neige. Son manteau rouge la décolla du décor, permettant à quelque personne assez curieuse de passer par là et lever les yeux de la voir avec la plus grande facilité. Mais personne n’était là.

Elle pleurait, cette jeune femme. Les larmes coulaient silencieusement le long de son visage, ce qui lui gela la face. Elle tremblait et elle avait peur. C’était une âme malheureuse qui avait osé. En s’arrêtant pour lever les yeux au ciel, elle soupira avant de sortir une main timidement de sa poche pour la passer sur sa joue, pour essuyer ses larmes. C’est alors que quelque chose perça ce lourd silence - de la musique.

Elle reconnaissait ce son, c’était un instrument que jouait sa mère : le violon. Et cette chanson, elle aussi, était connue aux oreilles de cette pauvre fille. Sans réfléchir, elle se lança à la recherche de celui qui jouait. Elle avait du mal à avancer, ses pieds ne cessaient de s’enfoncer de plus en plus dans la neige, mais elle était prête à tout pour se rapprocher de cette musique, le seul élément capable de briser le silence pesant de la forêt enneigée. Au bout d’un certain temps, les larmes coulaient sans cesse le long de ses joues, et elle était prête à abandonner lorsqu’elle se retrouva, d’un coup, dans une clairière. La neige s’était arrêtée et un rayon de soleil éclairait deux formes présentes.

Il y avait un loup. Ses yeux étaient fermés, et il était assis sur un rocher. Mais le plus étonnant ? C’était ce loup qui jouait du violon. Et la chanson était parfaite. La fillette n’en croyait pas ses yeux, ni ses oreilles. Mais elle réussit à détacher son regard du loup pour prendre conscience de son audience : une belette.

Puis sa tête s’est mise à tourner et elle du s’asseoir dans la neige. Ceci effraya la belette, qui s’enfuit dans les bois, ce qui arrêta le loup dans sa musique. Le silence retomba sur la forêt soudainement et le loup se leva sur ses quatre pattes. Son regard perçant traversa la jeune fille, puis il décida de partir, comme ça, en laissant son violon derrière lui. C’était un loup ordinaire qui quittait la clairière, silencieusement, sans laisser de trace.


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