mercredi 27 novembre 2013

Licornes et Zombies.

« When I first told my family about _______, they didn’t believe me. »


Lorsque j’ai parlé à ma famille de _____ 
pour la première fois, 
ils ne m’ont pas cru.






Je ne devrais pas en parler, mais j’ai besoin de l’avouer à quelqu’un. Autant vous le dire à vous, vu que vous êtes une invention sortie tout droit de ma cervelle. Je ne sais pas trop comment l’annoncer alors je vais le dire tout simplement sans rajouter de chi chis : mes parents sont des zombies. J’ai été aussi choquée que vous le jour où je l’ai découvert, ou alors vous êtes aussi choqués que moi car vous sortez de mon imaginaire, mais dans tous les cas, je comprends votre réaction. Comment je l’ai appris ? Bien, c’est très simple. Je suis sortie un matin pour boire avec mes amis, comme je le fais d’habitude. Une bouteille de Vodka à la main, ma bouteille de jus d’orange planquée dans mon sac, je suis partie au trot rejoindre mes amis près d’un parc pour enfants. Ce genre d’endroit me fait vraiment trop peur de jour, mais mes amis ont insisté. Alors nous y sommes allés.

Une fois tous arrivés à destination, nous avons démarré notre petite fête. Notre plus grande peur n’était pas de croiser des humains, mais surtout de croiser le Roi. Il déteste les adolescents et mange les enfants au dîner, c’est pour vous dire ! Mais après plusieurs verres de jus d’orange, c’était terminé pour nous. Je pense même que nous sommes partis en laissant des cadavres derrière nous (Jack et Jill se sentaient malades, nous avons découvert le lendemain qu’ils étaient, en réalité, décédé, et c’est dommage car je les aimais bien).

En rentrant, nous avons emprunté la Route du Bonheur, une route toujours ensoleillée qui fout la trouille de toute une vie. Je n’ai jamais compris comment les humains pouvaient tant aimer cette route où le soleil brûle la peau et les oiseaux chantent et des lapins se promènent sans peur. Dans tous les cas, c’est à ce moment-là que nous l’avions vu : une licorne. Elle était belle et bien réelle, cette licorne ! On aurait dit un cheval, mais elle était blanche presque aveuglante (je ne sais pas si c’était le soleil ou le fait que j’étais un peu alcoolisée). Lorsqu’elle marchait, des papillons émergeaient du sol pour s’envoler dans les airs et de l’herbe fraîche et bien verte couvrait le chemin qu’elle avait emprunté. Sur son front, la corne de la licorne, aussi blanche qu’elle.

Ça aurait été super de rester là à la contempler, mais elle nous a vu. Je n’ai jamais couru aussi vite de toute ma vie, mais on l’entendait nous galoper après. Mon ami Croutard s’est fait transpercé de sa corne, d’ailleurs, je crois que c’est comme ça que nous l’avons perdu dans la course. Mais pour ce qui était du reste de la bande, nous sommes arrivés à l’intérieur de la Forêt Noire avant que la licorne n’ait parvenu à en empaler un autre. Dans tous les cas, elle n’allait pas nous suivre dans notre élément, cette forêt dense, obscure et humide. Il fallait absolument que je raconte cette aventure à mes parents, même si je risquais d’être punie !

Mais lorsque j’ai parlé à ma famille de cette licorne pour la première fois, ils ne m’ont pas cru. Et en plus, j’ai découvert mes parents en train de manger en plein après-midi (alors qu’ils me disent toujours que grignoter pendant la journée, c’est mal !) au lieu d’être en train de dormir. C’était de la cervelle humaine, et ils n’avaient pas l’air très frais …


Bref, mes parents sont des zombies, et moi, j’ai vu une licorne pour la première fois de ma vie (j’ai hâte d’en rencontrer d’autres !).


dimanche 24 novembre 2013

Cour de récré.


« What is the opposite of a kiss ? What is the opposite of green ? What is the opposite of a train ? What is the opposite of cake ? What is the opposite of a fence ?

Now, use both the thing and its opposite in a story, poem or essay. »


L’opposé d’un baiser est une claque.
L’opposé du vert est marron.
L’opposé d’un train est une tortue.
L’opposé d’un gâteau est un poulet.
L’opposé d’une barrière est l’horizon.

Maintenant, utilisez chaque chose et son opposé dans une histoire, un poème ou une dissertation.






Elle danse sur des barrières marron clair,
Créant un contraste face à l’herbe bien verte,
Son ombre sur l’horizon qui ne cesse de bouger,
Claquant chaque personne qui ose la regarder.

Cette fille complètement insouciante
Lance des baisers dans le vent,
Qui partent à la vitesse d’un train vers ses amis,
Qui traînent à l’allure d’une tortue vers ses ennemis.

Mais lorsqu’on lui apporte un gâteau bien savoureux,
Elle descend de son obstruction pour s’approcher d’eux,
Ignorant la jacasserie des poules qui l’entoure,
Avant de trébucher sur son lacet en plein milieu de la cour.


samedi 2 novembre 2013

Si t'étais une feuille.

Image d'arbres 
en double page.



L’automne.
Allons ensemble à l’enterrement d’une feuille morte.
Ne t’en fais pas, ce n’est pas la seule victime de ce sort.
Surtout, n’oublie pas ton parapluie !
Et lorsqu’on arrive, soit de toute ouïe.

À cet enterrement il y aura sa mère,
Femme qui ne pleure pas, tellement elle est fière,
Contrairement au ciel qui verse toutes ses larmes
Sur ce petit déchet, qui aurait dû être en flammes.

L’hiver.
Allons ensemble sur la tombe d’un fantôme farceur,
Ce fantôme qui n’est rien de plus qu’un petit joueur.
Il revient sans arrêt embêter une femme,
Ma vieille, ma pauvre, elle qui se blâme

De ce qui est arrivé,
Un jour dans le passé,
À une pauvre petite feuille
Qui a mis le monde en deuil.

Le printemps.
Allons ensemble chez le Chat du Cheshire,
Dans une rue, la rue du souvenir,
Pour travailler nos pitoyables mémoires
Qui, elles, sont devenues blasphématoires.

C’est avec un minimum de chance,
Et un chouya de clairvoyance,
Que nous allons trouver le cercueil
De notre, bien aimée, feuille.

L’été.
Allons ensemble, à la plage, dans les rues,
Là où nos folies semblent moins crues,
Là où les chiens n’aboient que la nuit,
Et là où les amoureux, eux, s’enfuient.

Je veux faire ça pour ne plus regretter,
Ne plus s’embêter et ne plus s’entêter.
Pour ne plus penser à notre feuille bien aimée
Qui, l'automne dernier, nous a quittés.


vendredi 11 octobre 2013

Une histoire de chaise.

« A character arrives at work to find her chair missing. What happened to it ? »


Un personnage arrive au travail 
et voit que sa chaise est manquante. 
Que lui est-il arrivé ?






« Narcisse ? »

« Mhmmm ? » La réponse respirait la lassitude et l’ennui, mais Cookie continua quand même.

« Où est ma chaise ? » Narcisse soupira et se retourna dans sa chaise parfaite, elle qui ne s’est jamais brisé, elle qui n’a jamais émit le moindre son signalant son âge avancé, elle qui n’a jamais disparu sans prévenir. « Ta chaise ? » Narcisse était le genre de personnage qui portait très bien son nom et qui était, accessoirement, très beau. Des cheveux foncés, des yeux clairs et une peau matte, tout pour faire rêver sous un sourire charmeur et un caractère mystérieux. Enfin, sauf Cookie. Elle n’avait pas le temps de fantasmer. 

« Oui, ma chaise, celle qui me sert de support lorsque je souhaite travailler à mon bureau. » Cookie se mordilla les lèvres. Ce n’était jamais drôle d’être la nouvelle dans une entreprise, surtout avec des collègues comme ceux qu’elle avait : Narcisse, Simba qui passait son temps à crier sur tout le monde et se prendre pour le grand patron, Cannelle qui était probablement la fille la plus niaise et adorable qui puisse exister sur la surface de la planète … Comment trouver sa place là dedans ?

« Ah, cette chaise. Elle n’est pas là. »

« Oui, ça je peux le constater toute seule, merci. » Sous le regard importuné de Narcisse, Cookie déposa ses affaires brusquement sur son bureau, ce qui fit voler plusieurs feuilles libres. Elle resta debout sans bouger à suivre ces feuilles des yeux, flottant jusqu’au sol de l’entreprise avant de lâcher un fort soupir. Elle était agacée ce vendredi matin, mais elle n’y avait pas droit, pas un vendredi. C’était une journée de repos, de calme … « Narcisse ! » En se baissant pour attraper les feuilles qui ne voulaient plus quitter le sol, Cookie sentit le regard perçant de son collègue lui scruter le derrière. Lorsqu’elle se retourna pour lui faire face, Narcisse leva un sourcil et un sourire narquois se dessina sur son visage. « Je vais chercher ma chaise, je peux te confier mes affaires ? »

« Bien sûr. » Après cette confirmation (et après avoir quand même rangé ses affaires afin de savoir exactement s’il tentait de fouiller quoi que ce soit), Cookie prit son départ pour rechercher sa chaise manquante. Son premier arrêt dans l’aventure fut le bureau de Simba. Il n’était pas là. Elle se mordilla de nouveau les lèvres et voulu l’appeler quand Cannelle surgit de nul part. « Coucou Cookie ! »

« Bonjour Cannelle. T’as vu ma chaise, par hasard ? » Cannelle avait les yeux verts, une peau très blanche et des tâches de rousseur pour accompagner ses cheveux rouge feu. Son air niais pouvait être ressenti par n’importe quel personnage qui pouvait croiser son chemin, et son grand sourire adorable pouvait lui avoir ce qu’elle voulait en un clin d’œil. Personne ne disait non à Cannelle. Parfois, Cookie se demandait si elle était réellement débile ou si elle jouait de ses airs pour obtenir ce dont elle avait envie.

« Oui, je l’ai vue ! Mais je pensais que tu le savais. »

« Que je savais quoi ? »

« Oh, rien. Simba m’a dit que t’étais au courant, demandes-lui pour ta chaise. » Sur ces dernières paroles, Cannelle s’enfuit en sautillant et en chantonnant. Cookie avait envie de l’attraper par sa chevelure en feu sous risque de se brûler les doigts rien que pour la frapper. Cette fille avait besoin qu’on lui apprenne ce qu’était réellement la vie.

Toujours devant le bureau de Simba, Cookie le chercha du regard. Tout était silencieux dans la boîte, quand d’un coup elle se rappela que le grand patron avait pris ses vacances cette semaine. C’est alors qu’elle se dirigea vers le bureau de ce dernier, poussa la porte et trouva son collègue, Simba, debout sur une chaise. Il était en train d’accrocher des posters, mais ce n’était pas sa chaise. « Simba, où est ma chaise ? J’en ai besoin pour travailler. » Simba, qui ne l’avait pas entendu, se retourna en sursaut et perdit l’équilibre. Il tenta de se rattraper sur quelque chose, mais il n’y avait rien pour l’aider à éviter sa chute. En s’écrasant sur le sol sans aucune retenue, Simba cria après Cookie. « T’es complètement folle ! » 

« Je suis désolée, je pensais que tu m’avais entendu ! »

« Visiblement ce n’était pas le cas ! Sors de mon bureau ! »

« Mais – »

« Sors ! » Son cri poussa Cookie à quitter la pièce et à se précipiter vers son bureau. Lorsqu’elle arriva au niveau du bureau de Narcisse, elle s’arrêta net. À son bureau était installée, en toute tranquillité, sa chaise. Dessus étaient accrochés deux ballons, un vert et un bleu. Les mots « Joyeux » et « Anniversaire » étaient imprimés sur les ballons, et sur la chaise était déposé un objet enveloppé : un cadeau. Narcisse était debout et souriant à côté du ballon « Joyeux », et Cannelle était de l’autre côté de la chaise, un gâteau dans les mains.

« Désolé du retard, j’ai été distrait … » Cookie se retourna et Simba lui donna une enveloppe. À l’intérieur se trouvait une carte d’anniversaire. Elle s’avança vers ses collègues et secoua la tête.

« Je ne sais pas quoi vous dire … »

« ‘Merci’ serait un bon début. » Narcisse proposa, et Cannelle fit signe que oui, ce serait une bonne idée.

« Mais … »

« Il n’y a pas de ‘mais’, profite ! »


« … aujourd’hui n’est pas mon anniversaire. »


mercredi 2 octobre 2013

Ma vie banale.

« Write about a less-than-remarkable aspect of your life. »


Écrivez sur un aspect 
‘moins-que-remarquable’ 
de votre vie.




Prendre une douche est sûrement l’une des activités les plus banales dans ma vie d’étudiante (je précise « d’étudiante » parce que j’en ai envie). Et pourtant, prendre une douche est tout un processus à suivre. C’est comme si l’eau qui coulait offrait une cascade d’idées nouvelles, frappant contre ma tête en espérant qu’une d’entre elles puisse entrer dans mon crâne et me donner l’inspiration pour continuer à écrire. Parfois, ça vient en morceaux sur plusieurs jours (parce que c’est une douche par jour chez moi), et ça me prend souvent un moment avant de faire le rapprochement entre les idées. C’est ainsi que j’écris, généralement juste après ma douche (ou alors juste après le réveil lorsque je me souviens d’un rêve).

Si ce ne sont pas de nouvelles inspirations pour mon écriture qui viennent à moi lors de cet instant d’intimité dans ma vie, ce sont alors des réflexions sur ma vie actuelle. 99% du temps, c’est souvent « mais qu’est-ce que je suis en train de faire de ma vie », parce que, malgré des études supérieures après avoir obtenu mon baccalauréat (sans mention, mais ça c’est un secret) c’est bien joli, mais suis-je vraiment sûre de moi ? Et puis d’où on demande à des adolescents de suivre un chemin précis juste après leur diplôme lycéen pour tracer l’histoire de sa vie ? En tout cas, sans mes douches quotidiennes, je n’y penserai pas. Et je n’y pense souvent plus en sortant de la douche, parce que lorsque je m’enveloppe dans ma serviette douce, c’est le miroir qui capte mon attention.

La première pulsion est généralement de faire un dessin. Mon dessin habituel est un simple « smiley » qui tire la langue. Pourquoi ? Parce que la vie est courte les enfants, alors arrêtez de réfléchir et ne la prenez pas au sérieux (enfin, ayez un minimum de bonne conscience quand même). Mais après j’ai toujours envie d’essayer de faire un beau dessin qui illustre mes pensées, mes rêves de la nuit passée ou alors ma rêverie du moment, sauf qu’en tentant de faire cela, je me souviens que je ne sais pas dessiner. Alors souvent je rends mon illustration encore plus ridicule que ça ne devait l’être avant de l’effacer complètement.


Généralement, après tout ça, je regarde l’heure et je me rends compte que je suis en retard. Mais les événements qui suivent sont pour une autre fois.


lundi 30 septembre 2013

Paradisiaque.

« A fool’s paradise. »


Le paradis d’un fou.




C’est en fermant les yeux qui l’imagination peut se mettre en marche. Avec une chanson qui joue, une chanson préférée, le plus simple est de s’étaler sur un lit, un canapé, un tapis, et de se laisser aller. L’irréel est parfois ce qu’il y a de plus parfait. La chanson, il faut la laisser passer. Elle continuera sa ballade encore et encore jusqu’au dégoût, car il faut bien s’en lasser un jour. En attendant, des voyages sur des terres inconnues s’étalent dans l’imagination. Ces terres qui ne peuvent qu’êtres trouvées dans les rêves les plus fous, ces rêves qui rendent heureux. Cet instant précieux et précis offre un sentiment de paix intérieure que rien au monde semble pouvoir retirer.

C’est en ouvrant les yeux que l’imagination peut s’agrandir. La réalité va vouloir s’incruster pour écraser ses victimes sous une pression intenable, invivable, mais l’imagination est là pour porter ce poids. La musique écoeurante doit disparaître, désormais, et ce sont des nouveaux sons qui envahissent l’esprit.

Des voix venant de la pièce d’à côté, de la rue d’en bas. Ce sont des voix haussées, des désaccords, des tensions, mais pas pour certains. Pour certains, ce sont des conflits à résoudre, des résistances à apaiser, des voix à calmer. Les optimistes. Le monde extérieur ne cache rien, et donne tout. En marchant, il faut faire attention à ne pas trébucher sur celui qui reste là, allongé par terre sous un gros pull et une couverture trouée. Il évoque la répugnance, l'épouvante, l’apitoiement … mais pas pour certains. Pour certains, c’est une âme à sauver, un être malheureux qui s’est retrouvé dans des circonstances hors normes qui l’ont conduit à cet instant précis de sa vie. Les optimistes.

Et pourquoi ne pas s’installer sur un banc, en tailleur, refusant de toucher le sol qui retient tous ces êtres vivants sur cette terre ? Ah, tous ces rêveurs, tous ces optimistes. Ceux qui passent sont pressés, ce sont des travailleurs, des réalistes, cloués au matérialisme. Puis, il y a ceux qui passent, main dans la main, le regard vers le ciel, le sourire aux lèvres … les optimistes. Les fous.

Ca fait du bien de savoir que t’es en train de vivre.

« Le monde appelle fous ceux qui ne sont pas fous de la folie commune. »
- Madame Roland


dimanche 29 septembre 2013

Règle mon compte.

« Today’s horoscope : Company from out of town could mean trouble. »


Horoscope du jour : 
De la compagnie venue d’ailleurs 
pourrait causer des problèmes.




En s’affalant dans le canapé, DeeDee était heureuse. Une semaine bien chargée venait de se terminer et elle avait enfin un moment à elle. Elle resta un moment, les jambes levées par-dessus le dossier du canapé à fixer la télévision éteinte, avant de décider de déplacer son corps tout en grommelant. Ses muscles lui criaient d’arrêter et de s’installer une bonne fois pour toute. « Et si on dormait dans le canapé ce soir, » disaient-ils, « comme ça on aura plus besoin de travailler aujourd’hui. » Et elle était entièrement en accord avec eux.

Au moment où DeeDee réussit à mettre la main sur sa télécommande qui reposait sur l’accoudoir du canapé, quelqu’un frappa sur sa porte, rudement. Elle soupira et se laissa fondre au fond de son canapé, les jambes sur son accoudoir, la tête sous une couverture trouvée deux secondes auparavant. Elle ferma les yeux et respira doucement, écoutant les criquets à l’extérieur. Il n’y en avait pas. Normal, la personne à sa porte était en train de crier son nom et de frapper à nouveau sur la porte. Bon, ignorer le problème n’allait pas le faire partir, il fallait se lever.

Mission accomplit pour DeeDee qui traîna des pieds jusqu’à sa porte d’entrée, la couverture autour des épaules en cape et les cheveux en bataille. « J’arrive ! » cria-t-elle en cherchant ses clés dans les poches de son manteau qu’elle avait laissé à terre près de la porte. Une fois le trousseau trouvé, les cris derrière la porte s’arrêtèrent brusquement. DeeDee resta un moment, debout avec les clés dans une main, l’autre main qui tentait de se recoiffer et sa couverture qui tombait de ses épaules, avant de coller son oreille tout doucement contre la porte. La personne était en train de pleurer.

DeeDee leva les yeux au ciel et déverrouilla sa porte. Elle détestait les gens qui pleuraient, mais quand ça ce passe au seuil de sa porte, elle n’avait pas d’autre choix que de l’accepter et d’essayer de les faire partir. Ses gestes bourrus en ouvrant la porte firent sursauter la personne de l’autre côté : c’était Bonnie. Après trente secondes d’étonnement de chaque partie, DeeDee se reprit et querella « Qu’est-ce que tu veux ? » Bonnie était sûrement la dernière personne qu’elle ne voulait voir à cet instant précis. Si seulement ça avait été une pizza, elle commençait à avoir un peu faim …

« J’ai besoin de ton aide. » Les yeux de Bonnie brillaient sous la lumière artificielle qu’offrait la maison de DeeDee en cette belle nuit d’été. Ils étaient également rouges et un peu gonflés, tout ça à cause de ses larmes. Elle se demanda depuis combien de temps Bonnie pleurait avant de se rappeler qu’elle n’en avait rien à faire. DeeDee fit signe à Bonnie de rentrer et ferma la porte à clef derrière elles. Bonnie avança doucement, ne connaissant pas les lieux elle ne savait pas trop où aller, avant d’être poussée par DeeDee dans le couloir, puis à gauche, dans la cuisine.

« T’as soif ? » DeeDee avait soif, en tout cas, et lorsqu’elle vit que Bonnie avait fait signe de tête que, oui, elle avait soif, DeeDee n’avait pas envie de lui servir quoi que ce soit. Elle sortit tout de même deux verres, puis chercha des bières dans le réfrigérateur. Tant pis si Bonnie n’aimait pas la bière, DeeDee en avait besoin. « Tu vas m’aider, oui ou non ? » En servant les bières, DeeDee se rendit compte qu’elle n’avait pas écouté un seul mot de ce qu’avait pu dire Bonnie, mais elle haussa les épaules quand même. « Et pourquoi je t’aiderais ? » Bonnie secoua la tête, prête à verser de nouveau des larmes. En réaction, DeeDee poussa la bière sous son nez et fixa son ex-amie longuement.

« Tu ne m’as pas écouté. » DeeDee lui fit un grand sourire et les filles allèrent s’installer dans le canapé du salon. DeeDee alluma enfin la télévision, mais Bonnie attrapa la télécommande pour couper le son. « Écoutes-moi. » En l’écoutant, DeeDee se rendit compte de la gravité de la situation. Bonnie s’était retrouvée dans une situation violente avec son ex petit copain. DeeDee l’avait déjà sauvée auparavant de ce dernier, mais visiblement elle ne comprenait rien et c’est pour cela qu’elles ne se parlaient plus. DeeDee estimait que Bonnie pouvait s’en sortir toute seule comme une grande, du coup Bonnie était partie vivre en outre-mer, au Canada. Mais maintenant, elle était là, en France, à sa porte, dans sa maison.

« Qu’est-ce que tu veux que je fasse ? »

« Que tu m’aides. Tu sais manier les armes, tu sais faire disparaître les gens, je le sais. Aide-moi, s’il te plait. C’est le seul moyen pour que je puisse avancer … » DeeDee ne voulait pas revoir Gordon, l’ex petit copain de Bonnie. Ils ne lui ont fait que du mal, tous les deux, et elle était passée au-delà de ça désormais. Elle vivait heureuse et seule dans une maison rien qu’à elle, loin de toute humanité. Alors que faisait Bonnie à sa porte, comment avait-elle su la retrouver ?

Sitôt, sa porte d’entrée éclata en mille morceaux et Gordon fit son entrée. Le sourire aux lèvres, il les trouva toutes les deux dans la cuisine suite à leur déplacement pendant leur discussion et pointa son arme vers DeeDee. « Salut, ma belle. » Voulant aider Bonnie, DeeDee se tourna vers son ex-amie, mais cette dernière avait reculé de quelques pas avec une arme dans ses deux mains tremblantes, également pointé vers DeeDee. Alors soit. « Les mains en l’air. » Suivant ses instructions, DeeDee mit ses mains en l’air et regarda calmement Gordon dans les yeux, puis Bonnie. « Ton argent, tes bijoux, et on te laisse ta vie. »

« T’es mignonne, Bonnie. » L’autre femme fit une grimace. Elle voulu partir afin de fouiller les lieux et de décamper avec tous les biens de DeeDee, mais cette dernière ne comptait pas se laisser faire. Elle plongea vers son sac à main abandonné sur le comptoir, à l’intérieur duquel il y avait son arme. Mais avant qu’elle ait atteint son but, Gordon lui tira une balle dans l’épaule. Trébuchant, DeeDee retenta le coup, attrapa son arme, virevolta en direction de Gordon et tira en direction générale de son visage. Au même instant, Gordon tira à nouveau sur DeeDee et elle tomba à terre, le sourire aux lèvres. Sa balle avait frôlé la tempe de Gordon et il perdait déjà du sang. 

Elle aura au moins décroché ce plaisir de cette visite inattendue.



samedi 28 septembre 2013

Naïve.

«  People at the bitter end of any continuum invite trouble. Begin with an extreme and see what happens. »


Les personnes à la fin amère 
de tout ensemble 
sont sujets de problèmes. 
Commencez avec un extrême 
et voyez ce qui peut se passer.






C’est après que le premier flocon de neige soit tombé jusqu’au sol pour se faire écraser par nos bottes crasseuses que nous nous disons enfin : il n’y aura plus d’insectes avant le printemps. Mais la petite fille qui s’est perdue dans les bois, elle, voit les choses différemment. En sautillant dans une direction quelconque en s’assurant que c’est la bonne, elle aperçoit une petite tache rouge sur un arbre. En s’approchant, la tache s’envole : c’est un papillon. Riant de bon cœur, la petite fille lui cours après, manquant de peu les arbres et en se rattrapant au dernier moment lorsqu’elle trébuche. 

Le petit papillon l’emmène de plus en plus loin dans la forêt, mais la petite fille ne fait pas attention à ça. Elle glousse de bonheur, elle a même commencé une petite chanson pour le papillon. Mais il ne fait pas attention à elle, il continue son chemin, en recherche d’une petite fleur qui pourrait lui apporter le peu dont il a besoin.

La voix de la petite fille sonne en écho sur les arbres, réveillant une bête sombre qui ronfle au fond des bois. Un œil jaune s’ouvre, puis l’autre. Ses oreilles tournent pour mieux capter l’emplacement du chant, et la bête lâche un soupir qui fit voler des flocons de neige tout autour de son museau. Il se lève, lâchant un grognement avant de tourner la tête vers le soleil, qui lui se couchait pour ne pas devenir témoin de la scène qui devait se produire.

Le petit papillon trouve enfin sa fleur, et se pose dessus. La petite fille s’accroupit à quelques mètres de lui, l’étudiant comme les enfants étudient le monde & ses mystères. Cette fleur, d’où vient-elle ? Et le papillon ? Elle n’en sait rien, mais elle a hâte de raconter l’histoire à ses parents.

L’odeur lui envahit la tête, le loup s’allonge à quelques mètres de la fille. Il la contemple pendant un moment, se demandant comment elle pouvait être aussi stupide que de croire à un papillon en plein hiver. La forêt n’était pas son amie, mais elle était loin d’être son ennemie. Elle l’aidait en ce grand temps de famine. Il remercie silencieusement la forêt de lui avoir offert ce repas, et sauta sur la gamine juste au moment où le soleil s’est réfugié derrière l’horizon.

Un cri, un seul, secoua la forêt entière, arrêtant les villageois dans leurs pas. Mais pas pour longtemps, ils avaient l’habitude, en hiver, d’entendre de temps en temps des cris venant des bois. Demain, une famille sera en deuil, mais la vie continue.

La nuit tombe. Ah oui, la nuit ... Il y a une heure environ après nous avoir versé sans faiblir des torrents de lumière, le ciel s’est mis à perdre son éclat, toujours un peu plus ... jusqu’à ce que vlan ! Fini ! Il ne bouge plus ! Mais, derrière ce voile de douceur et de calme, la nuit galope et viendra se jeter sur nous au moment où nous nous y attendrons le moins.

C’est comme ça que ça ce passe sur cette putain de terre.


vendredi 27 septembre 2013

The Bathtub Story

« The Bathtub Story »


Une histoire de baignoire.
Le protagoniste prend un bain.
Pendant son bain, il reflète sur la vie,
passé, présent et futur,
sans jamais quitter son bain.




L’eau chaude fusait tapageusement et continuellement dans la baignoire, la remplissant quasiment jusqu’au débordement. Elle se pencha pour mettre fin au coulis d’eau, puis trempa le bout des doigts dans le liquide limpide. Ses doigts dégagèrent un chemin entre sa vue et l’eau à travers les bulles de savon qu’elle avait rajouté à son bain, et d’après son toucher, elle décida que l’eau avait atteint la température parfaite : pas trop chaude, ni trop froide. C’est alors que la jeune femme se déshabilla pour se laisser glisser lentement dans la baignoire. Ça devait être son premier bain depuis son enfance, et le silence qui l’entourait suite à sa submersion dans l’eau lui fit le même effet qu’une bonne et longue méditation.

L’enfance était d’ailleurs l’instant impeccable de sa vie. C’est à cinq ans que la vie est la plus parfaite. Elle passait son temps à courir dans le jardin, à jouer, sans se soucier de rien et sa meilleure amie était sa balançoire. Elle pouvait y passer des heures sur cette balançoire ! Chanter lorsqu’elle passait en avant, en arrière, en avant, en arrière ... Regarder autour d’elle, le vent dans les cheveux, sauter pour atterrir dans l’herbe, pliée en deux à cause d’un fou-rire ... Lorsque le soleil se cachait et que les nuages s’installaient, elle n’en était pas plus perturbée que ça. Et lorsque la pluie se mettait à tomber ... Elle était heureuse ! Elle riait, elle courait, elle dansait, puis elle rentrait, puisque maman l’appelait, pour ne pas attraper froid. C’est là où la vie parfaite continuait, son imagination prenait feu. Ce n’est pas parce qu’elle était à l’intérieur qu’elle allait s’ennuyer, ça, non ! Jamais elle ne se lassait de jouer avec ses poupées, et parfois, lorsque papa rentrait du boulot, elle réclamait qu’il joue avec elle. Mais il commençait déjà à se faire tard, il fallait qu’elle aille se coucher. Et c’est dans ses rêves qu’elle retrouvait toutes ses aventures préférées, qu’elle vivait comme dans un Disney ...

Mais tout le monde fini par grandir. Dix années plus tard, elle avait connus des choses plus graves qu’un genou râpé ou une piqûre de telle ou telle bestiole. Elle avait vécu le décès de ses deux grands-pères … Les choses s’assombrissaient avec la connaissance de la mort. Avec ses « potes », elle était heureuse, elle commençait à se rebeller vis-à-vis de ses parents. Quelle connerie !  Elle se fichait de ce que la vie pouvait lui réserver, le soleil brillait et elle glandait. Le cours ? Elle essayait de s’accrocher, mais parfois elle avait tendance à passer à autre chose … Ce n’était pas toujours simple, il y avait des histoires de tous genres et la vie prenait des hauts et des bas. Lorsque la pluie tombait, elle observait ceux qui étaient trop soucieux de leur apparence qui rentraient chez eux, tête baissée, limite en courant. Elle restait sous cette pluie, eau tombée du ciel, les yeux fermés, pensive. À cet âge, elle commençait également à découvrir la vie de fêtard, c’était un hibou, une couche-tard. Ses rêves étaient bizarres, perturbés, pas toujours ce qu’elle souhaitait …

Ses dix-huit ans étaient sûrement la plus belle année de sa vie, avec tant de nouveautés. Les liens avec ses parents étaient plus ou moins restaurés, après sa crise d’adolescence, mais ses rêves étaient de plus en plus grand, la poussant à quitter le nid de ses parents et de partir à l’aventure. Elle voyait ses amis qui souhaitaient partir étudier à l’étranger, et d’autres voulant travailler et mettre derrière eux toutes ces années d’études. Dans tous les cas, la vie était en train de la séparer de ses amis, car les grandes études n’avaient rien à voir avec les années lycée. Elle fini par perdre le contact avec certains de ses amis, mais elle réussi tout de même à le garder avec d’autres. Les retrouvailles étaient explosives à chaque fois, mais de nouveaux amis s’étaient installés dans sa vie. Elle a appris à apprécier le soleil, devenu une chose complètement banale dans sa vie. Lorsqu’il n’est pas là, elle se plaignait du froid, et lorsqu’il est là, elle se plaignait de la chaleur. Une bonne Française comme il se doit. Et pour la pluie ? Tout est une question de goûts. Elle l’aimait, la pluie, depuis toujours. Elle ne voyait pas passer ses nuits, restant debout à danser, à boire, à « oublier » … Pas de rêves à cette époque, c’était place aux nuits blanches.

Et aujourd’hui, où en était-elle dans la vie ? À vingt ans, elle avait pris goût à la vie d’adulte, vivant loin de ses parents, étant en plein dans ses études supérieures. Un jour, elle commencera une vie professionnelle, adoptera une routine. La pluie et le beau temps ne feront plus partie de ses soucis principaux, et elle commençait juste à découvrir l’importance du sommeil dans sa vie. Toute magie avait disparue de sa vie, et la réalité lui était tombé dessus comme un poids mort.

L’eau était froide, désormais, et les bulles avaient quasiment toutes quitté le bain. Il était temps qu’elle sorte de sa baignoire également, car ses doigts étaient devenus fripés à cause du contact prolongé avec l’eau. D’un soupir, elle se leva, ce qui fit remuer l’eau et brisa le silence qui s’était installé dans la salle de bain. La méditation était terminée, maintenant, il fallait travailler.

La vie est un conte de fée qui perd ses pouvoirs magiques lorsque nous grandissons. 


jeudi 26 septembre 2013

Silence.

« Write about a noise – or a silence – that won’t go away. »


Ecrivez sur un bruit
- ou un silence -
qui ne veut pas partir.




C’est dans la forêt que tous les bruits sont muets.



La neige tombait tout autour des arbres morts en gros flocons, couvrant le sol entièrement. Les branches des arbres étaient pliées sous le poids de la neige, et de temps en temps, une branche abandonnait et laissait glisser toute la neige par terre. Cette merveille assourdissait tous les bruits imaginables et rendait cette forêt encore plus enchantée. Le blanc du sol se mêlait avec le ciel, et si quelque âme malheureuse osait s’aventurer là, elle serait vite dévorée par le froid, la peur et la solitude. Si on ne connaissait pas la forêt par cœur, on s’y perdait.

Un bruit étouffé traversa la forêt. Un cerf, qui dégageait la neige à des endroits pour y trouver quelques brins d’herbe, leva la tête, vit une silhouette, et s’enfuit. La forme se distingua et se présenta comme humain. Une humaine. Elle était couverte de la tête aux pieds, les mains enfoncées dans ses poches, ses bottes à fourrure plongées dans la neige. Son manteau rouge la décolla du décor, permettant à quelque personne assez curieuse de passer par là et lever les yeux de la voir avec la plus grande facilité. Mais personne n’était là.

Elle pleurait, cette jeune femme. Les larmes coulaient silencieusement le long de son visage, ce qui lui gela la face. Elle tremblait et elle avait peur. C’était une âme malheureuse qui avait osé. En s’arrêtant pour lever les yeux au ciel, elle soupira avant de sortir une main timidement de sa poche pour la passer sur sa joue, pour essuyer ses larmes. C’est alors que quelque chose perça ce lourd silence - de la musique.

Elle reconnaissait ce son, c’était un instrument que jouait sa mère : le violon. Et cette chanson, elle aussi, était connue aux oreilles de cette pauvre fille. Sans réfléchir, elle se lança à la recherche de celui qui jouait. Elle avait du mal à avancer, ses pieds ne cessaient de s’enfoncer de plus en plus dans la neige, mais elle était prête à tout pour se rapprocher de cette musique, le seul élément capable de briser le silence pesant de la forêt enneigée. Au bout d’un certain temps, les larmes coulaient sans cesse le long de ses joues, et elle était prête à abandonner lorsqu’elle se retrouva, d’un coup, dans une clairière. La neige s’était arrêtée et un rayon de soleil éclairait deux formes présentes.

Il y avait un loup. Ses yeux étaient fermés, et il était assis sur un rocher. Mais le plus étonnant ? C’était ce loup qui jouait du violon. Et la chanson était parfaite. La fillette n’en croyait pas ses yeux, ni ses oreilles. Mais elle réussit à détacher son regard du loup pour prendre conscience de son audience : une belette.

Puis sa tête s’est mise à tourner et elle du s’asseoir dans la neige. Ceci effraya la belette, qui s’enfuit dans les bois, ce qui arrêta le loup dans sa musique. Le silence retomba sur la forêt soudainement et le loup se leva sur ses quatre pattes. Son regard perçant traversa la jeune fille, puis il décida de partir, comme ça, en laissant son violon derrière lui. C’était un loup ordinaire qui quittait la clairière, silencieusement, sans laisser de trace.


mercredi 25 septembre 2013

Faisons semblant.


« Write about someone who is pretending to be someone or something that he is not. »


Ecrivez sur un personnage 

qui imagine qu’il est quelqu’un 

ou quelque chose 

qu’il n’est pas.




Il commençait à se faire tard et le soleil couchant rendait l’horizon rouge sang. La température baissait rapidement dans cette ambiance désertique avec la disparition du jour, et la nuit tomba rapidement. C’est alors que le petit renard des sables du Sahara décida de pointer son nez. Il faisait chaud, trop chaud la journée malgré l’effet refroidissant de ses oreilles, alors il s’était enterré sous les petites perles de sable pendant la journée à faire la sieste. Mais la température a baissé de plusieurs degrés et le temps était idéal pour aller faire un tour.

De ses très longues oreilles, chacune aussi grande que sa face, il scruta l'étendue pour quelque danger ou autre élément qui pourrait lui piquer sa curiosité. De son nez assez long, il renifla l’air frais qui circulait autour de lui, apportant de nombreuses odeurs du désert : une gerboise endormie à quelques mètres de son emplacement, un lézard qui découvrait seulement à l’instant que la chaleur du soleil avait quitté sa peau, et plus loin, l’homme, bruyant et puant, perdu dans sa maison. Le petit renard de poche décida qu’il avait faim, et qu’il était temps de chasser. 

Grâce à son ouïe exceptionnelle, le renard des sables pouvait entendre le cœur battant de la gerboise qu’il avait repéré un instant plus tôt. Son pelage brun lui permettait de se fondre dans le décor et ses moustaches tremblaient d’impatience lorsqu’il réussit à trouver l’emplacement exact de sa proie. La nature était bien faite et ses sens accentués lui offrait la possibilité de ne pas perdre son temps dans le désert à chercher de quoi survivre inutilement. Grâce à ses poils sous ses pattes, le petit fennec glissait silencieusement sur le sable en se rapprochant de son trophée.
      
Au moment où il allait enfin saisir la gerboise et pouvoir enfoncer ses petites dents pointues dans le flanc savoureux et moelleux du rongeur, l’homme bruyant fit son apparition. Paniqué, le renard de poche creusa rapidement dans le sable pour se cacher, détestant cet être maladroit qui se doit de se baguenauder bruyamment sur son territoire. Il n’hésita pas à grogner lorsque les pattes de l’être se rapprochèrent de sa fourrure, et son avertissement suffit. L’homme décida de partir en trébuchant et en s’imaginant dans la peau de ce petit renard des sables du Sahara.

L’homme décida de partir en trébuchant, assoiffé et transpirant, en s’imaginant dans la peau de ce petit renard des sables du Sahara.